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J'avoue ... j'ai peur.... ou le syndrome de la Carte d'identité oubliée dans une voiture ...

Le monde me paraît bien ironique ce matin en me levant. En réfléchissant à ce que j’ai vu et entendu ces derniers jours je me dis que ce principe qu’est l’ironie est quelque chose bien ancrée dans la nature humaine. Il me semble aussi que Charb et Cabu seraient très certainement les premiers à relever cet état de fait et à en faire une chronique. Je suis sure qu’ils auraient adorés s’en moquer…
Relevez tout simplement ces derniers points :

  • Ils ont voulus tuer Charlie HEBDO, magazine alternatif tiré à 60'000 exemplaires et « presque » inconnu de la majorité des gens. Résultat : la prochaine édition sera imprimée en 16 langues pour 3 millions d’exemplaires et la caricature du prophète sera « distribuée » dans le monde entier.
  • D’aucuns se mettent à espérer que le « salut » vienne de Vladimir P. qui a été menacé d’attentats terroristes de la part de l’EI. Comment dit-on déjà ? Sois proche de tes amis mais encore plus proche de tes ennemis. Marrant, finalement, que l’ennemi public numéro 1 soit soudainement porteur des espoirs occidentaux.
  • On poursuit et juge des imbéciles qui ont utilisés Twitter pour se réjouir de la mort des journalistes de Charlie Hebdo mais on réinsère un homme surveillé et considéré comme « dangereux », fanatique reconnu, comme infirmier à la pitié – salpêtrière.

Je pourrais en nommer encore plusieurs de ces points qui sont, à mon sens, caustiques. Mais je dois avouer que le plus amer dans l’histoire, le plus ironique, c’est moi. Parfois même j’avoue avoir eu des réactions égoïstes, voire même à la limite de la lâcheté.

J'avoue ... j'ai peur.... ou le syndrome de la Carte d'identité oubliée dans une voiture ...

Après avoir passé les 20 secondes de choc où on reste un peu bouche-bé devant son écran, j’ai commencé à me sentir seule et la première pensée qui m’est venue à l’esprit c’est « pourquoi je n’ai pas quelqu’un pour me prendre dans ses bras » ? Ah mon dieu, ce que j’ai détesté être seule à ce moment-là. Réaction égoïste numéro 1.


Le soir même je suis allée poser une bougie sur la place principale de ma ville, avec des amis. Certains ont planifiés leur week-end en France pour aller à la marche républicaine. M’ont demandés si je voulais y participer et j’ai répondu par la négative. Non pas parce que j’ai quelconque grief contre cette marche ou que je m’en fous (au contraire). Mais tout simplement parce que je n’ai pas eu le courage, que je m’attendais au pire, que je me sentais bien, au chaud, chez moi… dans mon petit cocon bien sécurisé. Eh oui, j’ai eu le trouillomètre à zéro. Réaction égoïste numéro 2.


J’ai voyagé dans le monde entier, dans des pays musulmans, voire même islamistes. J’ai été au Sri Lanka en pleine guerre civile, j’étais en Turquie pendant la vague d’attentats qui ont secoués les lieux touristiques comme Antalya et Side. Et là je n’ai pas eu peur, pas une seule fois.


Alors pourquoi cette peur soudaine ? Je pourrais vous dire que c’est l’âge ou d’autres aspects mais non, aucunement. Cette peur s’est déclenchée à cause d’une simple Carte d’identité abandonnée dans une voiture. Quand d’aucuns voyaient dans cet acte une « fausse preuve », organisée, voire même un complot… moi le message que j’ai entendu c’est « nous sommes parmi vous, vos voisins, vos collègues etc ». Et soudainement j’ai eu peur. J’ai réalisé que Boris Cyrulnik avait raison. Que c’est une guerre, une infiltration silencieuse, longue et qu’elle a lieu depuis longtemps. Que ce malaise ressenti quand je voyais de plus en plus de femmes portant le niqab ou la burqua dans nos rues était fondé. Qu’il y avait ce petit élément qui me disait, ces gens pourraient être dangereux, islamisés, fanatisés. Je ne souhaite pas faire d’amalgames car j’ai des amis de confession musulmane qui s’avèrent être des gens formidables. Mais pourtant, dès que je vois une djellabah, une barbe ou tout ce qui rappelle les mouvements islamistes durs, je ne suis pas rassurée. Ce n’est pas forcément rationnel mais c’est un sentiment.

J'avoue ... j'ai peur.... ou le syndrome de la Carte d'identité oubliée dans une voiture ...

Alors si vous me demandez si je suis Charlie. Même si je souhaiterais fondamentalement l’être je ne le suis pas, car même si j’ai le courage de mes opinions je n’ai pas le courage de les crier haut et fort en tout cas. Je les gardes pour moi, j’en parle avec mes amis, sans pour autant le faire trop fort, trop en public. Je me terre chez moi, en essayant encore et toujours de me persuader que cela n’arrive qu’aux autres. Je me demande si finalement Charlie avait raison d’avoir poussé autant la satire, d’avoir été aussi loin dans la provocation ?


J’essaie de me rassurer en disant que mon pays est un pays de consensus, de neutralité et que nous sommes « encore » à l’abri. Et pourtant, cette fois, je n’y arrive plus, je ne me convaincs plus et je me dis qu’il faut que les choses changent, que je fasse évoluer ce sentiment de peur en l’utilisant intelligemment. Je ne suis pas chroniqueuse, ni journaliste, je ne suis pas particulièrement douée dans un domaine mais je trouverai bien quelque chose à faire… au niveau de ma petite personne. Une cause pour laquelle je pourrais m’investir et ainsi éviter que s’installe dans notre pays l’ignorance, l’obscurantisme et le fanatisme à chaque niveau.


Et si il y a bien deux choses dont je suis sure, c’est qu’il y a deux choses qui sont nécessaires pour combattre cela : l’éducation et l’amour. Donc… va falloir que je fasse quelque chose qui me permettra d’aider les personnes ayant des difficultés et, surtout, que je me trouve un homme…. Ben oui, l’amour quoi.

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Tag(s) : #Ma vie... tout simplement.
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